Dire que le maire de Laroque-d'Olmes, Patrick Laffont, est agacé par la délinquance qui frappe sa commune, et le pays d'Olmes dans son ensemble, est un doux euphémisme. A ses yeux, la solution passe par une présence de gendarmes permanente.
Patrick Laffont, maire de Laroque-d'Olmes, est plus qu'agacé par la vague de délinquance dont sa commune est victime depuis plusieurs mois, avec une forte accélération ces dernières semaines (lire nos dernières éditions et ci-dessous). Une situation causée, selon lui, par le désengagement de l'État en matière de sécurité. Entretien.
La délinquance de ces dernières semaines constitue-t-elle un phénomène nouveau ?
Non, cela fait trois ou quatre ans que des événements se déroulent à Laroque-d'Olmes, et dans le pays d'Olmes dans son ensemble. Mais c'est vrai que jusqu'à ces dernières semaines, la délinquance n'avait jamais pris une telle ampleur.
Qu'est-ce qui, selon vous, peut expliquer cette situation ?
Il y a la crise économique qui nous frappe, bien sûr, mais pas seulement. À mon sens, tout ce qui se passe révèle surtout un problème dans l'éducation de ces jeunes qui ne possèdent pas certaines valeurs, notamment le respect. Mais il y a aussi le désengagement de l'État en matière de sécurité, notamment, depuis la fermeture de la brigade de gendarmerie voilà six ans. Du coup, Laroque dépend d'une brigade (celle de Lavelanet, N.D.L.R.) à la zone d'intervention très étendue. Et celle de Mirepoix, qui intervient parfois chez nous, est quand même située assez loin.
La solution serait donc la création d'une brigade territoriale à Lavelanet ?
Oui. Après tout, il y en a une à Mirepoix qui a autant de population que Laroque. Et je rappelle que la sécurité de la population est une compétence régalienne. C'est pourquoi, à mes yeux, renforcer les effectifs de la police municipale comme veut le faire Marc Sanchez à Lavelanet (cf. «La Dépêche du Midi» d'hier, N.D.L.R.) n'est pas une solution. D'autant que les policiers municipaux ne sont, ni formés à lutter contre la délinquance, ni même armés, au contraire des gendarmes dont c'est le métier. C'est pourquoi je demande plutôt la réouverture d'une antenne de gendarmerie à Laroque pour maintenir une présence constante des forces de l'ordre.
L'État a tout de même traité un groupe local du traitement de la délinquance pour le pays d'Olmes…
Certes. Mais le soir où les dégradations ont été commises au château, les jeunes ont passé une heure tout seul à l'intérieur avant d'être interpellés. Car ce soir-là, la brigade de Mirepoix procédait à un contrôle d'identité au rond-point de Laroque et celle de Lavelanet était en patrouille. C'est donc le PSIG de Foix qui est intervenu, et uniquement parce qu'il voit la voiture des suspects revenir au château. Franchement, ce soir-là, on a évité le pire car qui sait si, comme cela a déjà été tenté, ils n'auraient pas essayé d'y mettre le feu ? La solution, je le redis, est que l'État remette des moyens. Après ce qui s'est passé mardi (lire ci-dessous, N.D.L.R.), il y avait des jeunes en ville le soir, mais pas un seul gendarme pour les surveiller. Les gendarmes font ce qu'ils peuvent, mais ils ne sont pas assez nombreux.
Des caméras de surveillance installées début 2015
«Les lieux sont choisis, il ne me reste plus qu'à remplir et envoyer les déclarations d'autorisation.» Patrick Laffont est un fervent supporter des caméras de vidéo protection dont il espère qu'elles permettront de lutter contre les actes de délinquance constatés sur sa commune depuis plusieurs mois. «Elles seront installées au château, à la MJC et sur l'ensemble du centre sportif, à la mairie et au centre commercial», détaille le premier magistrat de Laroque-d'Olmes en précisant que, «depuis hier après-midi (mardi, N.D.L.R.)», un système d'alarme a été installé à l'hôtel de ville.
Recueillis par Denis Slagmulder
http://www.ladepeche.fr/article/2014/12/25/2018304-le-maire-veut-rouvrir-une-gendarmerie.html