Sans mon automobile, je suis moins mobile… Dans le Médoc, vaste territoire, c'est un peu ce qui se passe pour les gendarmes. Les militaires, qui ne déméritent pas et enchaînent les heures d'enquête, doivent pourtant se résoudre à subir les caprices d'un matériel roulant vieillissant et défaillant.
En clair, leur parc automobile ne tourne plus rond. À l'occasion des inspections des brigades territoriales et des communautés de brigades, le sujet est revenu en boucle au moment de la présentation des bilans. Le cas notamment pour Pauillac-Saint-Laurent, où, sur les cinq véhicules affectés, deux étaient seulement en situation de rouler… Ce qui n'est évidemment pas sans conséquence pour assurer les missions dans les meilleures conditions. C'était en tout cas la situation au début du mois de février.
Du côté de Lacanau, une brigade qui couvre aussi de nombreux villages alentour, le son de cloche était le même. À Lesparre, la situation n'était pas plus brillante non plus.
Dans ce contexte, les communes sont parfois mises à contribution. Laurent Peyrondet, le maire de Lacanau, indique que la Communauté de communes des Lacs médocains avait été sollicitée pour le prêt d'un véhicule 4 x 4 permettant de faire des patrouilles. « Nous n'avons pu donner suite. Il n'y avait pas ce qui fallait chez nous », dit-il. Et l'édile de poursuivre que « les services de [s]a Ville assurent l'entretien des vélos qui sont utilisés par la brigade. Une demande faite par la gendarmerie et que nous avons acceptée ».
Du côté de Pauillac, Florent Fatin, le maire, se dit préoccupé par un autre sujet. Il s'agit « du projet de construction d'une nouvelle caserne ». Dans cette commune, les militaires vivent et travaillent dans des locaux qui ont plus de 80 ans. La structure n'est plus du tout adaptée. En partenariat avec l'État, un dossier sur lequel la Communauté de communes Centre Médoc est invitée à poser un financement de toute urgence.
La recherche de solutions
Contacté par « Sud Ouest », le colonel Ghislain Réty, patron du groupement de gendarmerie de la Gironde, ne cache pas « que la situation du matériel roulant peut poser problème ». L'officier de préciser qu'une dotation de 2 000 véhicules pour l'ensemble du territoire national est attendue pour cette année 2015. « Il faudra voir quelle sera la part qui reviendra à la Gironde », dit-il.
Au sujet de l'entretien du parc automobile, « des pistes de réflexion sont aussi engagées pour établir des partenariats avec des garages civils », relaie encore le colonel. Enfin, dans le cadre de loi dite Warsmann, permettant la saisie-attribution, les militaires ont la possibilité de pouvoir récupérer des véhicules qui ont été confisqués à la suite d'une enquête.
Le colonel Réty de confirmer : « C'est une procédure qui fonctionne. En Gironde, nous avons déjà bénéficié d'un tel apport. Nous nous servons surtout de modèles discrets permettant de réaliser nos filatures. »
Du côté de la gendarmerie, malgré les diverses problématiques rencontrées, le mot d'ordre est de ne pas désarmer. Ce qui n'empêche pas certains messages d'être lancés.
http://www.sudouest.fr/2015/02/26/en-mal-de-voitures-1841679-2780.php