Cour des comptes : Haro sur les forces de l’ordre.
Comme très souvent la Cour des comptes se lance dans une attaque en règle contre les forces de l’ordre. En information on appelle ça un marronnier, un sujet qui revient régulièrement comme la rentrée des classes ou le retour du printemps.
C’est à se demander si des hauts fonctionnaires de cette institution n’ont pas quelques comptes à régler avec les forces de l’ordre. Cette année, la Cour des comptes dénonce la guerre des polices dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle ne concerne que quelques personnages bien placées dans les hautes sphères, la base ayant bien d’autres chats à fouetter. On retrouve l’éternelle ritournelle de la concurrence police-gendarmerie sur les affaires complexes avec une faible coopération « institutionnelle ». Peut être qu’une visite dans les services de base démontrerait à ces autorités que les enquêteurs ne travaillent pas dans le but de court-circuiter les enquêteurs de la maison d’en face mais bien pour juguler la délinquance.
Ce référé daté du 22 décembre 2014 n’est publié que le 12 mars 2015 et s’inquiète de la fonction police judiciaire dans la police et la gendarmerie qui se caractérise par une coopération et un partage du renseignement insuffisants, à se demander à quoi servent les fichiers et récepteur de données communs. La Cour nous explique que la répartition territoriale des effectifs est déséquilibrée, qu’il y a un manque de collaboration. Mais à quoi peuvent donc servir les directeurs de la police et de la gendarmerie et leurs état majors regroupés sous le même toit place Beauvau.
Le ministre de l’Intérieur, dans sa réponse, en profite pour placer une nouvelle fois ses mutualisations opérationnelles (et surtout sources d’économies) amenant à une intégration opportune.
La Cour des comptes chargée de dénoncer les débordements en matière financière aurait pu se pencher sur le manque chronique d’effectifs, sur le trou (béant) à l’emploi, sur les matériels obsolètes ou à l’état d’épaves, sur les casernements indignes. Elle aurait pu également souligner le suremploi des forces de l’ordre. Evidemment ce n’est pas son rôle, elle doit dégager des économies et ce n’est pas à elle de dire que la gendarmerie et la police sont en train de se clochardiser faute de crédits suffisants.