Ce n’est pas un cas unique mais il est très intéressant d’enregistrer la position d’un député qui n’est pas la seul dans son cas. Dans une interview donnée au journal « Essor de la gendarmerie » ce parlementaire de 37 ans, apporte sa vision sur le droit d’association des gendarmes, malheureusement de nombreux élus partagent cette position quelles que soient leurs étiquettes politiques.
Ce qui est très significatif c’est que ce jeune parlementaire a déjà accumulé nombre de postes d’importance dans un parti politique, au conseil d’Etat et dans divers cabinets ministériels.
Sous prétexte de conserver son caractère de force militaire à la gendarmerie il se déclare opposé à une expression de forme syndicale. Il a ouvertement demandé au ministre de l’Intérieur de faire appel contre les arrêts de la CEDH.
Pour lui l’expression militaire se fait d’abord par la voix hiérarchique et par une confiance mutuelle entre le chef et ses hommes, il croit encore à l’importance de la camaraderie et de la hiérarchie qui font naturellement un esprit de corps. Pour notre association cette vision démontre une méconnaissance totale de la situation actuelle en prétendant que tous les échelons, du directeur de la Gendarmerie aux communautés de brigades défendent la « Maison ». Pour lui le dialogue est une vertu qu’il faut faire vivre, avec simplicité, sans crainte d’aborder toutes les questions qui préoccupent légitimement les gendarmes et leurs familles.
Pourquoi cette opposition au droit syndical sans évoquer un possible droit d’associations non syndicales ? Nous le savons malheureusement, beaucoup d’hommes politiques sont très satisfaits d’une force sur laquelle on peut se reposer même au prix d’une sorte de mépris à l’égard de ses membres qui doivent se donner sans limites à leur mission. Les crédits sont très insuffisants mais ce parlementaire reconnaît à demi-mot que l’avenir , à court et moyen terme, ne permettra pas une remise à niveau, en particulier de l’immobilier, tout en réaffirmant que le logement est la contrepartie de la disponibilité des gendarmes qui reste la condition d’efficacité majeure.
Ce député trouverait des crédits en réduisant les dépenses d’assistanat social mais, comme la totalité des élus, il n’évoque pas d’autres ministères auxquels il ne faut pas toucher de crainte d’ un effarouchement des électeurs.
Lorsque les journalistes évoquent l’intégration des gendarmes au ministère de l’Intérieur il n’y voit que des avantages en particulier la mutualisation des moyens. Il va jusqu’à citer la mise en commun des hélicoptères en oubliant de dire que faute de crédits suffisants le programme de renouvellement est abandonné ce qui va coûter une fortune à la gendarmerie pour ne pas avoir respecté ses engagements en renonçant à des commandes déjà passées.
Lorsqu’il évoque le maintien de l’ordre, il prône la fermeté envers la minorité écolo-anarchiste mais estime que les violences provoquées par les « bonnets rouges » demandent une approche moins radicale, encore des électeurs à ne pas brusquer.
Il est évident qu’avec de telles positions, les gendarmes ont peu à espérer des hommes politiques.
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